📝 CONTEXTE
Au-delà des moyens humains, il existe un manque en termes d’investissement, c’est-à-dire en termes de financements qui permettent la réalisation concrète de projets sur le terrain comme le déploiement des infrastructures de transport en commun, la rénovation énergétique des bâtiments et le développement des énergies renouvelables.
Pourtant, il y a urgence d’agir ! D’après I4CE, la réalisation des objectifs climat pour les collectivités territoriales dans le cadre du plan de financement climat de la relance nécessite à minima un investissement supplémentaire de 4,8 milliard d’euros entre 2020-2023 (soit 1,7 milliard d’euros par an) puis 6,2 milliard d’euros sur 2024-2028 [1]
➡️ Quelques exemples thématiques :
- D’après l’Initiative Rénovons, il faudrait 3,2 milliards d’euros, ciblées uniquement sur les passoires énergétiques, pour les rénover au niveau Bâtiment Basse Consommation (BBC), chaque année jusqu’à 2040.
- D’après le Réseau Action Climat, il est urgent de porter le montant du fonds vélo à 500 millions € par an pour atteindre un investissement annuel de 4 à 5 milliards d’euros. C’est le budget nécessaire pour résorber rapidement le déficit d’infrastructures, développer la pratique du vélo dans tous les territoires (urbains, périurbains, ruraux) et atteindre l’objectif fixé par la loi mobilités de 9 % des déplacements à vélo en 2024.
- Selon plusieurs associations, au moins 330 millions d’euros par an pendant trois ans sont nécessaires pour la conversion de la restauration collective collective à une alimentation bio, locale, équitable et plus végétale dans les secteurs de l’enseignement, du social, de la santé et du médico-social (crèches, scolaire, maternelles, universités, hôpitaux, EHPAD, etc).
Ces besoins de financements doivent non seulement recevoir une réponse dans le cadre de la relance mais cette réponse doit être pérenne.
L’aide à la transition locale ne peut pas être gérée à travers des appels à projet très chronophages pour les agents et portant sur des financements de courte durée : les collectivités doivent avoir une visibilité sur les ressources disponibles sur plusieurs années pour mettre la transition au cœur de leur projet de territoire, élaborer et mettre en œuvre des projets sur le temps long.
Enfin, il est important de rappeler que si les financements locaux manquent, les collectivités peuvent d’ores et déjà agir avec les moyens actuels, notamment en réorganisant leur budget afin de réduire la part de dépenses néfastes pour le climat et augmenter le budget favorable à la transition.
Pour cela, les collectivités doivent être formées, informées, et accompagnées.
[1] À noter que ce travail ne tient pas compte des besoins pour l’adaptation, agriculture et industrie.
···
📣 PROPOSITIONS
- Rehausser de +1,7 milliards d’euros (sur une enveloppe annuelle de 570 milliards d’euros) la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) et flécher ces montants vers la transition écologique, sociale et démocratique (la DSIL est actuellement de 570 millions d’euros par an, avec une enveloppe exceptionnelle de 950 millions pour 2020 et 2021).
- Créer un mécanisme financier qui permettrait aux collectivités porteuses de projets favorables au climat, à la justice sociale et à la démocratie d’avoir accès à des financements pérennes et supplémentaires pour les mettre en œuvre.
Et l’associer à une pénalisation des collectivités dont les dépenses sont néfastes pour le climat.
- Favoriser les solutions de financement issues de l’économie sociale et solidaire : des structures de financement dédiées à la transition existent. Elles ont développé des connaissances précises de cet écosystème et font preuve de volontarisme envers ces projets. Le financement des projets de transition des collectivités locales par ces structures dédiées à 100% à la transition doit être facilité et encouragé.
De même, il faut permettre aux collectivités locales de devenir sociétaires de structures financières dédiées à la transition et qui bénéficient de l’agrément « Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale » (comme La Nef) pour que les collectivités puissent participer à leur gouvernance et à leur financement.