📝 CONTEXTE
Les récents scénarios de RTE, de l’ADEME ou de négaWatt le montrent : les énergies renouvelables occuperont une place prépondérante dans le mix énergétique, quelles que soient les options envisagées.
La question n’est plus de savoir s’il faut développer les énergies renouvelables mais bien comment les développer.
Lorsqu’ils sont portés par des citoyen·nes et des collectivités, y compris en partenariat avec des opérateurs·trices privé·es, les projets d’énergie renouvelable génèrent 2 à 3 fois plus de retombées économiques locales que les projets d’énergie renouvelable classiques.
Ils permettent également de répondre à la volonté croissante des citoyen·nes et des territoires de se réapproprier les questions énergétiques et de créer des solidarités locales.
Les énergies renouvelables constituent par ailleurs un secteur industriel d’avenir pourvoyeur d’emplois locaux pour la France et l’UE. Ce positionnement industriel est ainsi nécessaire pour répondre aux besoins d’installation de nouvelles capacités sur nos territoires sans dégrader notre balance commerciale.
Le scénario négaWatt évalue à 200 000 les emplois liés à la filière renouvelables en France dès 2030.
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📣 PROPOSITIONS
- Conformément aux préconisations du CESE, mettre en place un véritable débat démocratique autour de l’avenir de notre mix énergétique, et de la maîtrise de l’organisation du système électrique en France, afin d’associer les citoyen.nes et autres acteurs locaux à la réforme de l’opérateur historique et plus largement à l’évolution du service public de l’energie.
- Simplifier le parcours des porteur·ses de projets renouvelables.
- Engager un plan massif de mobilisation du foncier public & zones artificialisées pour développer les énergies renouvelables, tout en favorisant la participation des acteurs locaux, citoyens et publics
- Favoriser la décentralisation et l’implication des acteurs locaux et des territoires pour porter un développement équilibré et cohérent de toutes les énergies renouvelables et construire des projets intégrés aux territoires (accès à la ressource et au foncier, protection de la biodiversité, adaptation des dispositifs de soutien aux disparités territoriales…).
- Faciliter l’investissement des collectivités dans les projets citoyens d’énergie renouvelable et les communautés énergétiques en levant les obstacles (voir argumentaire ci-dessous).
- Soutenir le développement des bioénergies (méthanisation, bois énergie, etc.) dans le respect des bonnes pratiques foncières agroécologiques.
- Engager un plan d’investissement dédié au développement des filières industrielles stratégiques pour les énergies renouvelables et l’équilibrage du système énergétique : implantation d’usines de production de panneaux PV et chaîne industrielle sur éolien, notamment flottant.
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🗨️ ÉLÉMENTS POUR ARGUMENTER
Les collectivités territoriales et leurs groupements ainsi que leurs outils territoriaux (SEM, etc.) constituent des acteurs clés de l’énergie citoyenne et du développement des énergies renouvelables en général.
Leurs possibilités d’investissement dans les projets d’énergie renouvelable ont été facilitées ces dernières années, y compris récemment dans le cadre de la loi 3DS, néanmoins de nombreux obstacles subsistent :
👉 D’une part, le périmètre d’investissement des communes et intercommunalités dans des projets est très limité et nécessiterait d’être élargi à la maille départementale.
👉 D’autre part, les collectivités sont encore très limitées concernant les montants qu’elles peuvent investir dans les projets d’énergie renouvelable.
👉 Enfin, les collectivités ne peuvent investir que dans des projets dont la production est subventionnée par l’État et non dans des projets développés en dehors de tout soutien public (dits “PPA”).
On oppose parfois le modèle de l’entreprise d’État détentrice du monopole de la production et de la fourniture d’électricité (EDF), à celui du marché ouvert à la concurrence, fondamentalement capitaliste et ne répondant qu’aux logiques du marché.
Or, une troisième voie se basant sur les communs est possible, considérant l’énergie comme un bien commun, dont la gestion ouverte, transparente et démocratique, appartenant aux citoyen·nes dans leurs territoires.
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❎ EXEMPLES DE CONTRE-ARGUMENTS À DÉJOUER
“C’est trop compliqué d’impliquer la collectivité dans la gouvernance d’un projet d’énergie renouvelable – sans même parler des citoyen·nes ! Laissons faire les opérateur·trices privé·es, c’est leur métier après tout.”
👉 De nombreux acteurs peuvent aider les citoyen·nes et les collectivités qui souhaitent s’investir dans un projet d’énergie renouvelable, à commencer par les réseaux régionaux de l’énergie citoyenne.
“Ce ne sont pas quelques panneaux solaires financés par les citoyen·nes et installés sur les toitures des particuliers qui vont permettre à la France d’atteindre ses objectifs climatiques”
👉 Aujourd’hui, ce sont près de 300 projets – à différents stades de développement – qui composent la dynamique de l’énergie citoyenne partout en France.
Il s’agit de projets photovoltaïques, éoliens, hydrauliques ou de biomasse.
Cette diversité se retrouve également dans leur taille puisque l’énergie citoyenne compte aussi bien des projets photovoltaïque de petite taille (250 kwc – ce type de parc permet de couvrir la consommation électrique annuelle de 250 personnes) ou bien de parcs éoliens plus puissants (10 MW – ce type de parc permet de couvrir la consommation électrique de 15 000 personnes).