📝 CONTEXTE
Ce qui ne sert plus à l’un·e, peut encore servir à l’autre. Pour cela, ressourceries, associations Emmaüs, recycleries, sont des lieux d’initiative citoyenne à gestion désintéressée qui collectent et donnent une seconde vie à tous les biens du quotidien. En détournant une partie de la masse globale des déchets, elles sensibilisent, mobilisent et forment les citoyen·nes à changer de comportements ainsi qu’à acquérir des réflexes vertueux en termes de consommation, de réparation et de réutilisation. Au travers du réemploi des objets, ces structures œuvrent en profondeur pour les solidarités (insertion sociale et professionnelle, entraide, distribution de biens aux plus précaires, etc.).
Cependant, ces modèles de structures agissent dans un cadre de politique publique inachevée et nouvellement mal construit par la loi Anti-Gaspillage et Économie Circulaire (AGEC) de 2020. Fondées sur l’historique des mouvements de solidarité, ces associations se sont majoritairement constituées autour de financements dédiés à l’insertion, ainsi que sur un ensemble de dispositifs très pluriels pouvant aller de la cohésion sociale, aux appels à projets pour la prévention des déchets, en passant par l’éducation à l’environnement : ceci créé des équilibres économiques bancals.
Le grand enjeu sectoriel est la création d’un mode de financement adapté aux associations du réemploi solidaire. Il permettrait la création de plus de 2500 nouveaux lieux, engendrant 40 000 nouveaux emplois verts et solidaires pour 2025 et 70 000 pour 2030. Plus de la moitié de ces postes pourraient être pourvus par des personnes en difficulté.
···
📣 PROPOSITIONS
➡️ Dédier des financements au réemploi.
Concrètement : revenir à la version initiale des Fonds Réemploi votée à l’unanimité par le Sénat lors de la loi AGEC : réécrire l’article 541-10-5 du code de l’environnement pour flécher 5% de l’ensemble des éco-participations vers un fonds unique (actuellement 8 fonds différents), à gouvernance d’intérêt général par les acteurs associatifs, les acteurs sociaux et les élus locaux et territoriaux (la gouvernance actuelle est entre les mains de l’industrie manufacturière et de la grande distribution) au bénéfice des associations à but non lucratif afin de garantir leur dimension sociale et citoyenne.
➡️ Lancer un plan d’investissement national pour le réemploi des emballages doublé de soutiens locaux
Le réemploi des emballages permet à la fois de réduire les impacts environnementaux des emballages tout en soutenant des filières d’emplois locaux non délocalisables. Pour être rentable aussi financièrement qu’écologiquement, il nécessite un maillage territorial avec des infrastructures de réemploi, en particulier celles de lavage. Ce plan de financement permettrait de donner l’impulsion nécessaire au développement de ces infrastructures.
···
❎ EXEMPLE DE CONTRE-ARGUMENT À DÉJOUER
“Si le réemploi était rentable, des entreprises lucratives s’en chargeraient très bien !”
👉 Lorsqu’il est porté par les acteur·trices qui lient l’action sociale à la question environnementale, le réemploi crée 850 ETP pour 10 000 tonnes traitées contre 31 pour les centres publics de tri des collectes sélectives, 3 pour l’incinération et 1 pour l’enfouissement.
L’ensemble du secteur de la gestion des déchets (plus de 17 Milliards d’euros) a été entièrement construit par la puissance publique (impôts, fiscalité, normes et obligations légales). À titre d’exemple, le secteur du recyclage nécessite 82% d’argent public pour fonctionner. Le secteur du réemploi à visée de prévention et de service public doit lui aussi être intégré dans un cadre de politique publique stable et planifié.
·
·
🔎 POUR ALLER + LOIN
http://www.reemploi-idf.org/wp-content/uploads/2019/09/Note-structuration-re%CC%81emploi-solidaire-1.8.7.pdf