Élection après élection, les chiffres de l’abstention augmentent pour atteindre 66% pour les dernières régionales et 50 % pour les dernières présidentielles : ce sont la moitié des électeurs et électrices qui ne se déplacent plus aux urnes !
Elles expriment une lassitude, un désintérêt, voire la défiance envers ce processus pourtant déterminant dans la vie politique et démocratique.
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Cette perte de confiance est due à un système démocratique à bout de souffle : la France est d’ailleurs régulièrement classée comme démocratie “défaillante” par les différents indices de qualité démocratique du fait notamment du manque d’implication des citoyen·nes et d’une faible protection des contre-pouvoirs.
La capacité de nos représentants politiques à diriger est aussi grandement entamée par les différentes affaires et scandales touchant la classe politique.
La demande sociale pour plus de démocratie est pourtant très présente. Les formes d’engagement se renouvellent, en particulier chez les jeunes : pétitions, manifestations, militantisme, volontariat… Le baromètre de la jeunesse 2021 estime ainsi que 72% d’entre eux et elles ont participé à la vie citoyenne durant l’année passée. Par ailleurs, 84 % des Français·es demandent à prendre une part plus importante dans le processus de prise de décision politique.
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> Il est donc temps de mettre en œuvre une nouvelle démocratie plus directe, coopérative, inclusive, permanente, consciente des enjeux écologiques et sociaux à long terme. Il ne suffit plus d’élire des représentant·es une fois tous les cinq ans et de leur donner carte blanche.
Que ce soit à l’échelle nationale ou locale, il y a urgence et nécessité que nos élu·es sollicitent et suivent l’avis de la société civile tout au long de leur mandat. En effet, une fois formés aux enjeux, celle-ci est parfaitement capable d’analyser une situation et d’avoir un avis compétent et pertinent sur la question, comme l’a montré l’exemple de la conférence citoyenne pour le climat (CCC) ou les associations qui participent tous les ans à des milliers de comités et commissions participatives.
Malgré une capacité à synthétiser des enjeux sur la base d’une très bonne connaissance du terrain, leur avis est insuffisamment pris en compte dans les décisions publiques.