Selon les derniers chiffres de 2020, seules 9,5% des surfaces agricoles étaient en bio, alors qu’elles devront représenter 32% en 2030, pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40%.
Les modes de consommation vertueux, qui font vivre ces alternatives, sont loin d’être accessibles à tous et toutes. En 2020 environ 7 millions de personnes auraient eu recours à l’aide alimentaire.
Ces dernières années, plusieurs lois ont traité de la qualité de notre alimentation et de son accessibilité – notamment la loi Egalim de 2018 et la loi Climat et Résilience de 2021.
👉 Elles ont permis des avancées, notamment dans la restauration collective : objectif fixé de 50% de produits durables et de qualité dont 20% de bio d’ici 2022, expérimentation puis pérennisation d’un menu végétarien hebdomadaire dans les cantines scolaires, et option végétarienne quotidienne rendue obligatoire dans toutes les institutions gérées par l’Etat en 2023.
Toutefois les moyens à disposition de la réalisation de ces objectifs sont insuffisants, et les ambitions elles-mêmes devraient être rehaussées. Sur les 50% de produits durables par exemple, les premières estimations pour la période varient entre 25 et 30% de produits durables et de qualité pour la restauration scolaire publique, mais moins de 5% pour la restauration hospitalière ou la restauration scolaire privée. En ce qui concerne le menu végétarien dans les cantines, les résultats sont mitigés dans le secondaire : tous les établissements scolaires ne proposent pas encore encore le menu végétarien hebdomadaire (en 2020, seuls 41% des collèges et 48% des lycées le proposaient). Cela a sans doute évolué positivement depuis la loi Climat votée en 2021, mais cela reste forcément en deçà des enjeux de durabilité actuels.
Les député·es ont ici leur rôle à jouer, lors des votes de Projets de Loi de Finance annuels, ou d’autres projets ou propositions de loi amenés, pour faire passer des dispositions plus ambitieuses, notamment pour plus de bio, équitable et végétarien dans la restauration collective.
D’autre part, plusieurs associations portent depuis plusieurs années le projet d’une Sécurité Sociale de l’Alimentation, qui permettrait d’apporter une réponse conjointe et simultanée aux enjeux de résilience alimentaire, de trop faible rémunération des agriculteurs, de la transition de nos modes de production agricole, aux écueils d’une aide alimentaire de mauvaise qualité imposée aux plus démunis, et plus généralement au fait que le droit à l’alimentation n’est pas effectif en France aujourd’hui.
👉 Ce projet mérite d’être connu des futures député·es de l’Assemblée Nationale qui pourraient contribuer à changer la vie de millions des personnes précaires, et réorienter rapidement les pratiques du système agricole.